Since 1977

Since 1977, I have written more than 300 000 kilometers of words, that is to say put end to end, one way trip from Earth to the Moon. Or a second to light for this trip. A second light words in 30 years, some 3 billion signs.

Sunday, December 18, 2011

LILAFICHETTE MON CHOEUR

LILA FICHETTE POUR LE PLAISIR

La chorale Lila Fichette était animée par la très dynamique et éclectique Aïda. Cette trentaine de chanteurs amateurs s'etait amicalement jointe aux deux cents voix faisant partie du Grand Choeur de Bernard Lubat. C'etait un dimanche sur la grande scène, après Carole Laure, mais aussi tout au long de la Fête et dans tous les stands qui le désiraient, aux quatre coins du parc de La Courneuve... et de la France.
«Nous existons depuis deux ans, expliquait Aïda. Moi, je suis dans le métier depuis huit ans et je suis la seule à gagner un peu d'argent dans cette histoire. Les autres font tous autre chose. Il y a des comédiens, comme ma copine Isabelle Maltese (vue dans un film de Gérard Mordillat, NDLR), des infirmiers, des instits, des musicos ou des gars de la pub, etc. En tout cas, ce sont tous mes potes! Au début, nous étions quinze, maintenant on est le double»... Avec «l'Echo Râleur» (plus médiatisé), Lila Fichette était la chorale populaire la plus vivante de Paris. Son repère était situé au studio Goumen, au coeur de la cité Aubry (20e arrondissement), près d'un chouette petit bistrot à l'ambiance «rock-parigote», nommé Le Piston-Pélican, lequel longeait la rue de Bagnolet. «Dans ce lieu monté en association, il y avait des cours de théâtre, des tournages de films, des montages de décors, une boîte de production, etc. On se batait pour empêcher sa fermeture. La plupart du temps, nous chantons dans la rue, dans des maisons de retraite - voire un mouroir, récemment - ou dans les squares et kiosques pendant la Fête de la musique.»
Aïda touche un peu à tout. Elle chante donc, compose et joue du piano. D'où le nom de son premier spectacle intitulé «Piano-Panier»... «Lila Fichette, c'est une chorale pour le plaisir, continue-t-elle. L'hiver on répète, l'été, nous sortons pour chanter. Rien que pour le plaisir... Un film de Jacques Vincey appelé «C'est le printemps» retrace notre travail. Nous avons aussi été sélectionnés pour le Festival de Meudon. Nous chantons en direct pendant la diffusion du film. Les chansons sont des compositions de membres de la chorale. Tout le monde est heureux de chanter à la Fête de l'Huma.  Je travaille souvent avec des villes communistes, notamment à Malakoff, où on peut faire du bon boulot. On nous accorde tout ce qu'on veut pour les enfants. Chanter à la Fête, c'est vraiment super. On est contents de mêler notre énergie à Bernard Lubat, André Minvielle et nos «collègues» gascons.» Il en faudra, de l'énergie, pour chanter sans micro, à pleine voix, à pleins poumons, du fond du Grand Choeur rural-urbain...

Article paru dans le journal L'Humanite en date du 12 septembre 1992.



Chanter dans la chorale de Lila Fichette c’est déjà le début d’une histoire. Dans la voix de chacun il y a quelque chose que se raconte individuellement. La sensualité que sa voix se mêle à d’autres voix, quand ça fonctionne c’est exceptionnel.

Mais il arrive aussi que ça ne fonctionne plus et là c’est la débandade. Quand deux choristes décident de filmer ces accords et ces désaccords, l’intrusion de leur caméra au sein du chœur révèle d’autres voix et c’est une nouvelle histoire qui commence.

« Un air dans la tête » est la représentation haute en couleurs de l’aventure humaine qui se joue dans et autour de cette chorale. Si les concerts de Lila Fichette sont un spectacle, la vie du groupe est également un spectacle à part entière. Cette tentative d’une micro-société visant à expérimenter de nouvelles façons de vivre mieux ensemble, en remettant en cause certains modes de fonctionnement, est une expérience singulière qui renvoie à notre société tout entière.



Hier, je passais devant l'école de mes filles et j'avisais une affichette.

A propos (disgression), vous connaissez cette chorale qui chantait a capella tout un répertoire divers et varié et assez génial et qui s'appelait Lila Fichette. Mais si, il y a même eu un documentaire tourné sur eux. Enfin, quand moi je l'ai rencontrée, nous soutenions les Maliens de Vincennes. Je vous parle d'un temps que les moins de vingt devraient connaître, même s'ils ne s'en souviennent pas. Il y a des choses qu'il ne faut pas oublier. C'est avant l'église Saint-Bernard. Au début des années quatre-vingt-dix. Mitterrand était président, Bérégovoy premier Ministre, et Chirac maire de Paris… Et déjà, on entendait parler de familles logées dans des endroits insalubres, expulsées, mises à la rue. Ceux-là avaient décidé de camper sur l'esplanade du chateau de Vincennes. J'ai passé plusieurs soirée avec eux. Et un soir, donc, la chorale Lila Fichette est venu donner un petit récital.

Tout le monde (enfin, parmi les spectateurs, parce que parmi les membres du groupe, je pense qu'ils savaient) pensait que ce nom venait de la l'animatrice du groupe, une petite femme dynamique et qui sautait et dansait en dirigeant sa petite chorale (ils n'étaient pas tous là). En fait non. Elle ne s'appelait pas Lila, mais Aïda. Le nom du groupe venait d'un jeu de mot amusant. Avant ,la chorale avait un autre nom et se donnait en spectacle dans des bars et des bistros divers. Les nouveaux arrivants écoutaient, trouvaient ça bien et demandaient à leurs voisins : « C'est qui, comment ils s'appellent. » Et les autres de répondre :
– Eh bien, lis l'affichette…»
J'ai toujours adoré cette histoire.

No comments:

Post a Comment