Since 1977

Since 1977, I have written more than 300 000 kilometers of words, that is to say put end to end, one way trip from Earth to the Moon. Or a second to light for this trip. A second light words in 30 years, some 3 billion signs.

Sunday, July 17, 2011

L'HOMME A TETE D'ARCHIVES




ACTEUR DESIGNÉ

En apparence, il semblerait que je n’ai pas
Epuisé toutes les richesses de mes mouvements
Et mon âme voyage encore
Entre ciel et terre, de peur de s’installer
Trop définitivement dans mon corps ;
Serais-je le cobaye de mes propres expériences,
Ou bien dans la blanche écume varech
Sur les grèves encore chaudes d’un soleil épuisé
L’acteur désigné d’un destin trop cru
Cherchant depuis toujours, avec le langage
De la poésie, à vaincre les ironies du sort
D’autres ont déjà fini leur vie,
Je l’ai à peine commencée !
Je ne crains pourtant pas de crier dans le désert.






SIGNAUX

En écoutant les mouvements du corps
On entend les mouvements du cœur.

En écoutant les mouvements du cœur
On perçoit les mouvements de l’âme

Tout est question de mouvement et d’écoute
Le cœur est le lien du corps et de l’âme
De lui partent tous les signaux.


Est-ce que le monde après tout
Ne serait pas, mouvement dans l’espace et rythme.
Etre hors rythme, n’est-ce pas le signe
D’une survie encore plus accrue.

Gérer la violence des villes, la concentration des signaux
Emis comme agression au corps
Et trouver du repos lorsque les signaux
Ne nous traversent plus




PROVIDENCE

Il n’y a pas de doute possible
Ce sont bien les rêves qui nous poussent en avant
Les rêves tout à fait envisageables.
Qui nous surprennent encore
Vers d’autres espaces naturels,
D’autres terrains d’action et d’aventure.
Il nous faut quelque chose de large, de la matière à brasser,
Des mouvements à faire pour imprégner au destin
Une marque indélébile.
Comment, nous êtres humains, qui sommes si virtuels
Pouvons-nous engraver l’histoire : la providence ! 







EXERCICE

J’ai souvent parlé des circonstances historiques
Qui me projettent par hasard et par inadvertance
Dans des situations qui sembleraient déjà écrites.
Bien souvent ce sont les femmes qui en sont le moteur
Les boosters d’une poussée verticale
Qui m’emmène à la position horizontale.
L’amour non prémédité, comme acte manquant
Se présente toujours à moi, par cette motivation extérieure
Aujourd’hui me voici de plus en plus confronté
Aux événements par choix et moins par hasard.
Sa gestion objective est devenue un exercice
Moins périlleux qu’auparavant.
C’est que  l’âme se libère des contraintes du corps
Enregistrées depuis la petite enfance.






 ETHIOPIQUES

La beauté des éthiopiques, femmes d’Afrique
Les ondes qu’elles soulèvent,
La fraîcheur de leur corps éthéré,
La finesse de leurs traits, la pulpe de leur bouche.
Elles sont de l’autre côté du monde
Un autre langage de la peau.
Femmes d’Afrique en Orient,
Votre sensualité ennivre à nouveau ce continent.
Les voix des anges s’élèvent dans un chant tribal
Qui glorifie votre beauté.








ARCHIVISTE SOLITAIRE

J’ai accumulé les archives, les encyclopédies,
Les frères Marx, Zorro, le cinéma de Science fiction,
Les mémoires, les timbres, les courriers
Les clowns, la musique, la plage, l’histoire,
J’ai tout trimbalé en moi, avec moi en faisant le tour du pays
La philosophie, les révolutions, les livres, l’écriture,
La bande dessinée, le théâtre de rue, les chorales,
J’ai engrangé, dégrangé, dynamisé,
Les comédies musicales, la photographie, les voyages,
Digéré toutes les histoires contenues dans les livres
Et les livres eux-mêmes,
Le Brésil, Corto Maltese, le Pacifique, les drapeaux,
J’ai réduit, réduit encore la place, l’espace que tout cela prenait,
Ce n’était pas assez
BatMan, les films super 8, les caméras, les gitans,
Les films documentaires, Dziga Vertov
J’ai créé les Cahiers d’archives, l’encyclopédie imaginaire
Aléatoire, j’ai restauré des livres, j’ai continué à faire des boites
A fabriquer mes Objouets,
Je suis revenu au même endroit un peu plus loin, neuf ans plus tard
Comme si c’était hier !
J’ai repris la route de l’archiviste solitaire !








POUR ÉCHAPPER

Pour échapper au monde j’ai choisi la poésie.
Pour échapper à la réalité j’ai choisi le cinéma.
Lorsque les deux sont réunis
Je me trouve dans un univers onirique ;
Celui de mes archives, de mes souvenirs ;
Mémoire d’images, images de la mémoire ;
Le 8mm est la trace la plus ancrée dans mon souvenir ;
De ces premières fictions adolescentes,
Il nous reste encore les gestes et les parfums
De ces moments hors du temps, hors du commun.








TEMPS INACHEVE

Une inquiétude naît, on ne sait pas d’ou elle vient
Une rumeur fantôme, des rêves indicibles,
Des rêves torturés, abscons ;
Mais cette présence est bien là, qui ne s’efface pas,
Une chose qui ne se communique pas.
Difficile à définir cet état d’inactivité,
D’absence de la mémoire, furtif et hors du temps.
Où serais-je demain ? Aurais-je mis la main sur une autre identité ?
Sur le deck de l’ancien Namal*,
Effleure le soleil, une plage découverte
Une grue arrêtée par la rouille et le temps,
Mes pensées vagabondes et je glisse sans courage ni conviction
Vers cette journée pleine de minutes compactes
Et de secondes enchevêtrées.
C’est le signe du temps inachevé, d’un nouvel hiver
Imprévisible.
Hier nos rêves se sont croisés dans le désir circonscrit
De mes pensées ;
Hier dans un sommeil séparé
Nostalgie de notre solitude, réveil amère ;
Les mains jointes comme pour prier.






LA BRANCHE DE L’OLIVIER
Elle ne prononce pas mon nom
Elle me dit avec douceur son cher, son tendre
Elle ne parle pas ma langue,
Elle ne sait rien ou presque de moi
De ce que j’attends de ce que j’espère
Elle ne dit pas non,
Elle ne dit pas mon nom, à peine prononcé
A peine chuchoté sur la couche
Je n’existe pas encore dans sa bouche
Elle ne m’a pas créé
J’existe dans un temps suspendu, arrêté…
Dans l’étreinte elle se révèle si fragile
J’ai peur de la briser
Comme la branche de l’olivier.








POURIM

Aviateur égyptien
Ambassadeur turc
Policier palestinien
Sportif libanais
Routier syrien
Pirate libyen
Prophète yéménite
Garagiste irakien
Contrôleur kurde
Précepteur azéri
Magicien tchétchène
Serrurier iranien
Explorateur tunisien
Chercheur mozabite
Pilote algérien
Navigateur quatar
Princesse tatare
Marin maltais
Vitrier koweitien
Matelot saoudien
Soudeur kirghiz
Peintre arménien






ALORS QU’AU LOIN

Au cœur du lointain Orient
Se déchaînent des Tsunamis
Tels des Godzillas de série B japonaise
Et qu’ici les esclaves du nouvel empire
Mondial, commencent une autre survie
Au moment ou le théâtre lutte
Contre les vrais drames de la vie
Et que le savoir se transmet à force d’absence
Les logos remplacent la réalité
Désintègrent l’amour
Et le transforme en marchandise.






 POUSSIERE INTERSTELAIRE

C’est comme le voyage dans le temps
D’ un satellite qui aurait bourlinguer
A la vitesse de la lumière
Et serait aller loin, trop loin de son point de départ
Ou tout serait devenu si étranger
Qu’il ne peut plus s’associer à rien
Ne se reconnaître dans rien.
Etre devenu hors temps, sans plus aucun point de repère
Le temps des gitans
Et continuer à voyager, avoir pris l’habitude
De ne plus s’arrêter,
D’accepter cette situation et ne plus chercher aucune rencontre
Aucune confrontation
Eviter, se glisser entre les météores
Dans l’espace noir et froid,
Se réchauffer de temps à autres en croisant une étoile filante
Le voyage continue donc, sans peur ni angoisse
Dans l’attente de la percussion finale
Du Big Bang,
De se voire réduit à un moment donné
En poussière interstellaire.





NOIR SUR BLANC

Je ne joue pas à l’écrivain
J’écris, c’est tout
Ca fait trente ans que j’écris
Partout dans toutes les positions
Dans toutes les conditions, dans toutes les directions
Sur tout support
Ce n’est pas que je veux forcément écrire un livre
Mais là c’est trop, ça déborde,
J’ai trop écris,
Je voudrais que cela soit publier, imprimer
Noir sur blanc.













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